mardi 24 avril 2018

Nuit d'avril 1915 : Apollinaire



Le ciel est étoilé par les obus des Boches
La forêt merveilleuse où je vis donne un bal
La mitrailleuse joue un air à triples-croches
Mais avez-vous le mot
Eh ! oui le mot fatal
Aux créneaux Aux créneaux Laissez là les pioches
Comme un astre éperdu qui cherche ses saisons
Coeur obus éclaté tu sifflais ta romance
Et tes mille soleils ont vidé les caissons
Que les dieux de mes yeux remplissent en silence
Nous vous aimons ô vie et nous vous agaçons
Les obus miaulaient un amour à mourir
Un amour qui se meurt est plus doux que les autres
Ton souffle nage au fleuve où le sang va tarir
Les obus miaulaient
Entends chanter les nôtres
Pourpre amour salué par ceux qui vont périr
Le printemps tout mouillé la veilleuse l’attaque
Il pleut mon âme il pleut mais il pleut des yeux morts
Ulysse que de jours pour rentrer dans Ithaque
Couche-toi sur la paille et songe un beau remords
Qui pur effet de l’art soit aphrodisiaque
Mais orgues aux fétus de la paille où tu dors
L’hymne de l’avenir est paradisiaque

(Guillaume Apollinaire)

Le 24 avril 2018  Violette DM

Pour

5 commentaires:

  1. les horreurs de la guerre vus par un poète-
    merci pour ta participation ! gros bisous-
    je me demande si ça va ??

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    1. Une nuit terrible! Me suis levée cinq fois dans la nuit. Mal aux jambes et aux pieds comme toujours mais là c'était très fort. J'avais arrêté les anti douleurs, je n'aurai pas dû. Bisous

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  2. Bonjour,
    Un beau poème autour ce cette horreur que ces mots rendent plus doux!
    Bonne journée
    Bises

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  3. Rêver pour oublier la guerre et peut-être préparer la paix en faisant que ce rêve devienne réalité

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  4. Moments de guerre horreur et bains de sang, et pourtant certains arrivaient à avoir du bonheur en ces temps maudits. Bisous

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